•  Une histoire partagée

    Estampe représentant l'Assemblée générale des États du Languedoc

    (Bibliothèque municipale de Toulouse)

     

    Séparés depuis les année 1960 par une frontière administrative, les territoires qui forment les régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées ont eu à plusieurs reprises, au cours de l'histoire, des destins liés.

    C'est la conquête romaine qui, au Iième siècle avanr Jésus Christ, donne au futur Languedoc sa première forme organisée. Premier foyer de la romanité gaulaoise, Narbonne devient le centre d'une province, la Nabonnaise, qui s'étend du Roussillon à la Provence. Durant le Bas-Empire, Toulouse supplante Narbonne et devient, au début du Vème siècle, la captiale du royaume wisigoth, qui couvre le sud-ouest de la Gaule.

    Un siècle plus tard, les Wisigoths, défaits par les Francs, se replient en Espagne et ne conservent en Gaule que la Septimanie, un territoire qui correspond au Languedoc-Roussillon actuel sans la Lozère. « Pour la première fois depuis longtemps, le Languedoc toulousain fut séparé du Languedoc méditerranéen. » Histoire du Languedoc, sous la direction de Philippe Wolff (Privat 1967).

    Sous les Carolingiens, le comté de Toulouse couvre un territoire qui s'étend jusqu'au Rhône. Ce Languedoc, encore morcelé, connaît un essor important au Xième siècle. Des villes surgissent, comme Montpellier. Une langue littéraire se forme, l'occitan, dans laquelle s'épanouit la poésie des troubadours. Paradoxalement, c'est le rattachement à la couronne de France, en 1271, qui permettra au Languedoc d'affirmer son unité. « Au lieu d'une série de principautés indépendantes, on peut désormais parler d'un Languedoc royal unifié », écrit Emmanuel Le Roy Ladurie dans Histoire du Languedoc ( PUF 1962)

    La province est placée sous l'autorité d'un gouverneur, mais les notables locaux sont représentées par une assemblée délibérative, les États du Languedoc. En 1444, le Languedoc est doté d'une cour de justice, le parlement de Toulouse. « États et Parlement demeureront pendant plus de trois siècles les deux institutions fondamentales de la province », souligne Emmanuel le Roy Ladurie.

    La Révolution marque la fin du Languedoc comme entité administrative. Son territoire est alors découpé en huit départements : Haute-Loire, Ardèche, Lozère, Gard, Hérault, Tarn et Haute-Garonne. Le haut Languedoc et le bas Languedoc retrouveront une unité dans les années 1960, mais séparément, sous la forme des régions administratives.

    Atlas en ligne du Languedoc :

    http://pierresvives.herault.fr/ressource/atlas-historique-de-la-province-de-languedoc-0

     


  • Bérenger Saunière

    François Bérenger Saunière

     

    François Bérenger Saunière, aussi appelé l'abbé Saunière, est un prêtre catholique français, né le 11 avril 1852 à Montazels et décédé le 22 janvier 1917 à Rennes-le-Château. Il est principalement connu pour avoir acquis une fortune dont le montant et l'origine exacts sont inconnus mais qui est étroitement associée à l'imaginaire entourant le village de Rennes-le-Château.

    Bérenger Saunière aurait fait une mystérieuse découverte en entreprenant des travaux de rénovation dans son église en 1891. Aidé de sa fidèle servante Marie Dénarnaud, il se serait mis alors à multiplier les fouilles dans son église et aurait passé des nuits à creuser dans le cimetière. À partir de 1896, alors qu'il menait un train de vie modeste jusque-là, il investit une fortune dans d'importants travaux de rénovation et de construction. La nature de la découverte de Saunière et l'origine de sa fortune sont le sujet de nombreuses thèses dont l'une fait référence au trésor des Cathares. Les explications plus sceptiques suggèrent plus prosaïquement des faits de pillage et de détournements de fonds (pour lesquels l'homme d'église a effectivement été condamné), d'autant que les éléments factuels sur l'existence même de cette fortune restent controversés.

     

    Biographie

    Né tout près de Rennes-le-Château à Montazels en 1852, dans l'Aude, Bérenger est l'aîné d'une famille relativement aisée de sept enfants. Il est le fils de Joseph Saunière, métayer et maire du village de Montazels et de Marguerite Hugues. Bérenger Saunière entre en 1874 au grand séminaire de Carcassonne où il apprend le latin, le grec et, fait plus exceptionnel, l'hébreu. Il devient diacre puis est ordonné prêtre le 1er juin 1879. Après quelques affectations successives dans son département (nommé vicaire à Alet-les-Bains le 16 juillet 1879, curé à Clat en 1882), il est nommé le 22 mai 1885, à l'âge de trente-trois ans, à la cure de Rennes-le-Château, village pauvre et isolé de 200 habitants à l'époque. L'église dédiée à Marie Madeleine et qui date du VIIIème siècle est délabrée, des planches remplacent les vitraux cassés par les rafales de vent, la toiture est percée, la pluie a fait des ravages à l'intérieur et le presbytère est invivable, obligeant le jeune curé arrivé le 1er juin 1885 à habiter chez une paroissienne, Antoinette Marre.

    Légitimiste, le curé n'hésite pas à diaboliser la jeune République maçonnique et, lors des élections législatives françaises de 1885, conseille un vote royaliste au cours d'une de ses homélies. Le maire de Rennes-Le-Château s'en plaint au ministre des cultes, si bien que le préfet de l'Aude lui notifie une décision ministérielle qui le suspend de tout revenu pendant six mois à partir de décembre 1885. L'évêque de carcassonne Paul-Félix Arsène Billard le nomme professeur au séminaire de Narbonne afin de ne pas le priver de ressources. Six mois plus tard, la sanction est levée et il retrouve sa cure de Rennes-Le-Château le 1er juillet 1886.

    Saunière entame en 1886 les rénovations urgentes (toiture, presbytère) grâce aux dons de ses paroissiens et de certaines de ses connaissances extérieures au village), ce qui lui permet de s'installer au presbytère. Il prend immédiatement une décision qui choque ses paroissiens : il engage comme gouvernante une jeune servante de dix-huit ans, Marie Denarnaud. Celle-ci semble très rapidement dépasser ce simple rôle ce qui entrainera dans le village d'autant plus de médisances. L'abbé la gardera pourtant auprès de lui jusqu'à sa mort le 22 janvier 1917, Marie mourant nettement plus tard en 1953.

     

    Découverte d'étranges parchemins, d'un tombeau et d'un trésor

    Selon la légende, il décide le remplacement de l'autel en juillet 1887. Lorsque les ouvriers déplacent la pierre de l'autel très ancienne, ils découvrent dans l'un des piliers une cache contenant des rouleaux de bois scellés à la cire, qui contiennent des petits ossements et des parchemins, probablement correspondant aux reliques et aux parchemins de la dédicace de l'église stipulant la date de la consécration, les noms de l'évêque procédant à la cérémonie et du prêtre recteur de l'époque. L'ensemble est remis au curé qui prétexte qu'ils ont une grande valeur et qui va tenter de les déchiffrer. Il existe quelques variantes concernant cette découverte, pour certains ces parchemins sont découverts dans une fiole dans la cache d'un balustre en bois, pour d'autres dans un des deux piliers de l'autel. Il y avait deux piliers : un de pierre brut, et le second gravé de symboles mérovingiens ou carolingiens. C'est dans ce dernier que les parchemins auraient été découverts. Ce pilier peut être admiré au musée du village. Pour ce qui concerne les parchemins, la mairie qui avait consenti difficilement un don et un prêt pour les restaurations, réclame des copies pour les archives communales, l'abbé leur aurait transmis quelques jours plus tard. La nouvelle se propage très vite dans le village ; on demande à Saunière de vendre les documents à un musée, l'argent gagné devant rembourser les frais de réparation de l'église. Personne ne sait aujourd'hui, ou n'a la preuve de ce que contenaient concrètement ces parchemins.

    Saunière aurait réalisé de nouvelles découvertes en 1891 lors de restauration du carrelage de la nef : en face du maître-autel, il découvre avec l'aide de ses ouvriers, une dalle sculptée dite « du Chevalier » (sculpture classée en 1947, exposée au musée lapidaire de Carcassonne puis rapatriée au musée de Rennes depuis 1970) dont la face cachée présente sur le panneau de gauche un cavalier (ou une femme en amazone à cause de sa chevelure abondante) avec son cheval qui boit à une auge, de droite un cavalier tenant un javelot et un bouclier rond, dans lequel certains voient un enfant ou un second cavalier. Dans la fosse recouverte par la dalle aurait été trouvé un trésor (une marmite remplie de pièces d'or et d'objets de culte précieux). Le prêtre congédie les ouvriers immédiatement, invoquant que ce ne sont que des médailles de Lourdes, et reste enfermé dans son église toute la journée et les jours suivants, probablement afin d'explorer le lieu lui-même. Il met également au jour le 9 septembre 1891 un tombeau. Dans ses carnets personnels, il est écrit le 21 septembre 1891 « découverte d'un tombeau ».

    Il est possible que ce tombeau soit une confusion avec le terme latin sepulchrum qui désigne une niche de l'autel abritant les reliques déposées lors de la dédicace. C'est durant cette même année qu'il commence les aménagements extérieurs de l’église en dessinant lui-même le parc que l'on peut encore découvrir aujourd'hui malgré les nombreuses destructions qu'il a subies.

    L'attitude de l'abbé paraît de plus en plus étrange aux villageois quand, toujours selon la légende, ils se rendent compte qu'il creuse dans le cimetière, bouleverse l'agencement des tombes, s'acharne à effacer certaines épitaphes dont celle de Marie de Negri d’Able, épouse de François d'Hautpoul, dernier seigneur de Rennes le Château. Une plainte est même déposée par la mairie qui en 1892 lui demande d'arrêter. Dès lors, les villageois voient Saunière de plus en plus souvent voyager et s'absenter du village, souvent pour plusieurs jours, ou le surprennent à réaliser des fouilles dans l'église, le cimetière ou la campagne avoisinante. Durant ses voyages, il est muni d'une valise qu'il transporte à dos d'âne, ou, selon d'autres témoignages des paroissiens, d'une hotte de vendangeur sur les épaules, censée contenir des pierres ramassées pour la décoration de son église ou de la grotte de son jardin.

     

    Un nouveau train de vie

    Le curé, qui vivait jusque-là dans la pauvreté, se met à partir de 1891 à faire des dépenses somptuaires dans son église, qu'il entretient désormais à ses frais. Il entreprend une rénovation complète selon ses goûts, achevée en 1897. Le style baroque saint-sulpicien en est original, et choque quelques autres ecclésiastiques. En effet, outre des peintures de couleurs vives et de nombreuses statues, le bénitier est soutenu par un diable sculpté (ce qui est néanmoins courant au milieu du XIXème siècle comme dans l'église Saint-Malo de Dinan).

    Après l'abandon des fouilles en 1897, les constructions et les rénovations ne s'arrêtent pas en si bon chemin. En 1899, l'abbé Saunière achète six terrains à Rennes-le-Chateau, au nom de sa servante, Marie Dénarnaud qu'il désigne comme sa légataire principale. Le domaine construit jusque-là est terminé en 1906. Il aménage un jardin d'agrément avec uneménagerie (où sont réunis des singes, des aras), une serre, deux tours (une en verre et une en pierre, la tour Magdala) reliées par un chemin de ronde mais aussi une maison, la Béthanie, petite mais luxueuse comparée aux autres maisons du village, destinée initialement à accueillir les prêtres à la retraite mais Saunière y accueille de hautes personnalités, leur offrant les mets et les alcools les plus raffinés.

    Son œuvre la plus célèbre est sans aucun doute la tour Magdala qu'il bâtit au bord de la colline. Cette petite tour, aujourd'hui visitable, abrite sa bibliothèque. Dans sa villa, il accueille des invités de marque qui viennent de très loin, mais dont l'identité reste obscure. Si la villa sert à loger les invités, Saunière ne vivra jamais ailleurs que dans son presbytère.

    Le luxe de l'abbé fait murmurer les villageois et grincer des dents l'évêché qui l'accuse de trafic de messes (messe pour la guérison de maladie, messe aux défunts), c’est-à-dire de détourner à des fins personnelles l'argent expédié par les congrégations et fidèles avec qui il est en contact à travers toute l'Europe. Jean-Jacques Bedu estime ce trafic à 100000 intentions de messes, rémunérées de 1 à 5 francs chacune entre 1893 et 1915, les gains de cette seule activité ayant permis de financer les constructions et le mobilier alors que d'autres importants donateurs (comtesse de Chambord, milieux royalistes de Paris et de Narbonne, dont le Cercle Catholique de Narbonne dans lequel le frère de Bérenger, Jean Marie Alfred Saunière, est l'aumônier puis le véritable porte-parole) lui permettent d'acheter des terrains et faire don de fortes sommes aux familles nécessiteuses. Il est d'ailleurs sermonné par l'évêché dès 1901, sous l'épiscopat de Monseigneur Félix-Arsène Billard, et continue à l'être régulièrement sous l'épiscopat de son successeur Monseigneur Paul-Félix Beuvain de Beauséjour, lui refusant de révéler l'origine de ses ressources et alléguant de nombreux dons de bienfaiteurs anonymes mais l'évêque consate que ses livres de compte sont truqués. Accusé de l’achat et la vente de biens spirituel, Saunière est traduit devant l'officialité qui le suspend a divinis (le clerc ne peut plus exercer son pouvoir d'ordre, c'est-à-dire l'administration des sacrements) en décembre 1910. Il est alors remplacé par un autre curé. Faisant appel à Rome, il est réhabilité en 1913 puis définitivement interdit de messe en avril 1915 suite à une nouvelle démarche de son évêque. Habitant toujours à Rennes-le-Château, Saunière officie dans sa villa, dans la petite chapelle placée dans la véranda où les habitants viennent le rejoindre, boudant les messes du nouveau curé.

    Le mythe de Rennes-le-Château se poursuit lorsque le confrère de Saunière à Coustaussa, l'abbé Jean Antoine Gélis, y est sauvagement tué à le 1er novembre 1897, soulevant l'éventualité qu'il ait été co-détenteur du secret de Saunière (les deux hommes se connaissant bien) et que l'assassin ait cherché à récupérer des documents importants. Une autre mort mystérieuse touche le 1er février 1915 un coreligionnaire voisin, l'abbé Joseph Rescanières, curé de Rennes-les-Bains et successeur de l'abbé Henri Boudet dont la rumeur prétend qu'il aurait hérité les secrets, Boudet étant très lié à Saunière, peut-être son mentor et l'auteur de l'ouvrage ésotérique La Vraie langue celtique.

     

    Saunière meurt le 22 janvier 1917.

     

    Bérenger Saunière

    Tombe déplacée de Bérenger Saunière dans le domaine en 2009

     

    Marie Dénarnaud hérite de sa fortune, de ses terres et de ses dettes. Seule et âgée, elle vit recluse jusqu'en 1942 où elle fait la connaissance de Noël Corbu. En 1946, elle effectue un testament stipulant Monsieur et Madame Corbu légataires universels du domaine où ils s'installent et où ils s'occupent d'elle, en échange d'une rente viagière annuelle. Elle est frappée, le 24 janvier 1953, d'une attaque cérébrale, la laissant muette et paralysée. Elle meurt 5 jours plus tard, le 29 janvier 1953 à 85 ans.

    Article tiré de Wikipédia


  • Claude Joseph Buget, né à Bourg-en-Bresse (Ain) le 10 septembre 1770 et décédé à Perpignan (Pyrénées-Orientales) le 2 octobre 1839, général français.

    Son père, chirurgien-major de l'hôpital de cette ville, l'avait destiné à l'état ecclésiastique ; mais la révolution française chassa Buget du séminaire et le jeta dans les camps. Parti comme soldat, il fut nommé sous-lieutenant le 25 avril 1793 (6 floréal an I), dans un des régiments de l'armée du Nord, et attaché à l'état-major de Dugommier chargé du siège de Toulon. Il se distingua à ce siège et fut nommé adjudant-général, chef de bataillon.

    Le 14 juin 1794 (26 prairial an II), il fut envoyé à l'armée d'Italie en qualité de chef de brigade. Il reçut sa première blessure le 26 mars 1799 (6 germinal an VII) sous les murs de Legano, et le 16 mai 1799 (27 floréal an VII), il fut de nouveau blessé à Marengo. Le premier consul le récompensa de sa bravoure et de ses services par le grade de général de brigade le 29 mars 1801 (8 germinal an IX). L'année suivante, il reçut de Napoléon Bonaparte un sabre d'honneur et une lettre de félicitations.

    Un peu plus tard, l'Empereur lui donna la croix de commandant de la Légion d'Honneur , le titre de baron de l'Empire et une riche dotation en Wesphalie.

    Le général Buget continua à se couvrir de gloire dans toutes les affaires où il se trouva. À Friedland, il perdit la main droite emportée par un boulet; il en donna la nouvelle à sa femme dans une lettre écrite de la main gauche et empreinte d'un esprit de plaisanterie qui ne le quittait jamais. Treize jours après, on le revit à la tête de sa brigade, après l'amputation de l'avant-bras.

    M. Buget fit la guerre d'Espagne et se fit remarquer aux sièges de Saragosse et de Lérida ; à ce dernier siège, un boulet emporta la moitié de son chapeau et brisa sa longue vue dans la main qui lui restait. Quelques jours après, montant le premier à l'assaut, flanqué de deux grenadiers, il eut sa montre brisée dans son gousset par une balle.

    Rentré dans l'intérieur, il reçut le commandement supérieur de belle-Isle et ensuite celui des Pyrénées-Orientales.

    Employé à la défense de Paris, en juin 1813, la Restauration le rendit à la vie civile le 18 octobre suivant.

    Le maréchal Victor, ministre de Louis XVIII, le fit nommer lieutenant-général le 28 mars 1823.

    M. Buget est mort dans sa retraite, à Perpignan (Pyrénées-Orientales), le 2 octobre 1839.

    Victoire de Selva de Savalette était l’une des filles de Guillaume Savalette, écuyer, citoyen de la ville de Perpignan et receveur général des fermes du Roy de la même ville, qui avait épousé en 1745 à Saint-Matthieu, Marie-Agnès de HER, fille du secrétaire du duc de Noailles, conseiller du roi et contrôleur de la Monnaie de Perpignan.

    Elle se marie le 1er pluviôse an IV (21 janvier 1796) à Millas, (66, Pyrénées-Orientales), avec Claude Joseph BUGET (1770-1839), dont elle eut une fille : Éspérance Buget (1803-1856).

    Article tiré de Wikipédia


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    Ernest Ferroul

     

    Ernest Ferroul né au Mas-Cabardès, le 13 décembre 1853 et décédé à Narbonne, le 29 décembre 1921 il joua un rôle déterminant lors de la révolte des vignerons du Midi en 1907.

    Biographie

    Né dans une famille de modestes drapiers de la Montagne Noire, orphelin de père, après des études de médecine à Montpellier, Ernest Ferroul s'installe à Narbonne où, rapidement, il devient le « Docteur des Pauvres », réputé pour ses compétences.

    La crise viticole

    Après la crise du phylloxéra, il faut du vin. Le vignoble de l'Île-de-France a disparu, seuls les vignobles méridionaux peuvent s'y substituer grâce aux chemins de fer. On n'hésite donc pas à « faire pisser la vigne ». L'État favorise des importations et de l'afflux des vins d'Algérie qui servent au coupage des vins métropolitains médiocres. Cette pratique est lourde de conséquences et induit une surproduction qui est la véritable raison du marasme économique dans lequel s'englue la viticulture du Languedoc-Roussillon. Le port de Sète, outre son rôle d'entrepositaire, va jouer celui de catalyseur de la crise. Sa présence au centre d'une grande zone de production, y induit les risques de surproduction en encourageant les plantations d'aramons et des conduites de la vigne en taille longue. Il faut du volume. Le coupage nécessaire de ces petits vins pour en augmenter le degré, provoque une demande accrue des vins algériens dont la production passe de 5000000 d'hectolitres en 1900 à 8000000 en 1904.

    Ces fortes productions locales, jointes à la production de vins factices et à l'importance des coupages avec des vins d’Algérie sature le marché de consommation. L'importation des vins, loin de diminuer, augmente en 1907, aggravant le déséquilibre entre l'offre et la demande. Ce qui génère la chute des cours et de la crise économique.

    Les viticulteurs manifestent

    Le mois de mai 1907 va être celui des grands rassemblements dans les préfectures et sous-préfectures du Languedoc-Roussillon. Le premier a lieu à Narbonne où le 5 mai, un meeting mobilise entre 80 et 100000 personnes. Le maire, Ernest Ferroul, prend position pour la lutte des viticulteurs du Midi. Tous les comités de défense viticoles des quatre départements se fédèrent et adoptent le serment des fédérés : « Constitués en comité de salut public pour la défense de la viticulture, nous nous jurons tous de nous unir pour la défense viticole, nous la défendrons par tous les moyens. Celui ou ceux qui, par intérêt particulier, par ambition ou par esprit politique, porteraient préjudice à la motion première et, par ce fait, nous mettraient dans l'impossibilité d'obtenir gain de cause seront jugés, condamnés et exécutés séance tenante ». Les discours séparatistes prononcés en occitan inquiètent le gouvernement.

    Le 12 mai, le rassemblement de Béziers voit 150000 manifestants envahir les allées Paul Riquet et le Champ-de-Mars. Les slogans des banderoles affirment : La victoire ou la mort !, Assez de parole, des actes, Mort aux fraudeurs, Du pain ou la mort, Vivre en travaillant ou mourir en combattant. Les manifestants, qui venaient de plus de 200 communes, ont été rejoints par de nombreux employés et commerçants bittérois. La manifestation est clôturée par les discours prononcés sur la place de la Citadelle, aujourd'hui Jean-Jaurès. Prennent la parole Marcelin Albert, du Comité d'Argelier, qui a initié le premier la riposte. Il lance un ultimatum au gouvernement en lui demandant de relever le cours du vin, Ernest Ferroul qui prône la grève de l’impôt et le maire de Béziers, Émile Suchon, proche de Clemenceau, qui prend position pour les viticulteurs en lutte. Il y eut quelques incidents légers lors de l'appel à la dispersion des manifestants.

    Le 16 mai, le conseil municipal de Béziers, de tendance radicale socialiste, démissionne. La pression de la rue continue. Le poste de Police et la façade de la mairie sont incendiés. Alerté Clemenceau décide de contre-attaquer. Sa première contre-attaque est sur le plan politique. Le 22 mai, Joseph Caillaux, son ministre des finances, dépose un projet de loi sur la fraude en matière de vin. Ce texte soumis au Parlement prévoit une déclaration annuelle de récolte de la part des viticulteurs, l'interdiction du sucrage en seconde cuvée, le contrôle et la taxation des achats de sucre.

    Le 26 mai, 220 à 250000 personnes manifestent à Carcassonne. Dès l’avenue de la gare, ils passent sous un arc de triomphe où est inscrit « Salut à nos frères de misère ». Les discours du meeting tentent de canaliser le ton révolutionnaire (slogans, revendications) vers le passé cathare des Occitans que Ferroul et Albert évoquent tour à tour. Tous conviennent que la date limite de l'ultimatum au gouvernement reste fixée au 10 juin.

    La date du 9 juin 1907, avec le gigantesque rassemblement de Montpellier va marquer l'apogée de la contestation vigneronne dans la Midi de la France. La place de la Comédie est envahie par une foule estimée entre 600 à 800000 personnes. C'est la plus grande manifestation de latroisième République. Dans son discours, Ernest Ferroul, en tant que maire de Narbonne appelle à la démission de tous ses collègues du Languedoc-Roussillon. Il prône ouvertement la désobéissance civique. Quant à Marcelin Albert, il prononce un tel discours que le journaliste du Figaro en fut bouleversé et écrivit : « C’était fou, sublime, terrifiant ».

    Le 10 juin, marque la fin de l’ultimatum posé au gouvernement. Tandis que Clemenceau compte sur un pourrissement et un essoufflement de la révolte, la commission parlementaire dépose son rapport au Parlement qui entreprend l’examen du projet de loi de Caillaux. Face à une lenteur législative calculée, à Narbonne, Ernest Ferroul décide d'annoncer publiquement sa démission de maire. Devant 10000 personnes, du haut du balcon de l’Hôtel de Ville, il fait savoir « Citoyens, citoyennes je tiens mon pouvoir de vous, je vous le rends ! La grève municipale commence ». Cette prise de position face à l'absence de solution gouvernementale, est approuvée par 442 municipalités du Languedoc-Roussillon qui démissionnent dans la semaine. Des drapeaux noirs fleurissent sur les façades des mairies et la désobéissance civique est déclarée. C'est la fronde des élus. Pendant ce temps des heurts entre manifestants et forces de l’ordre deviennent monnaie courante.

    Le 12 juin, Clemenceau adressait une missive mi-menaçante, mi-ironique à tous les maires des communes viticoles du Languedoc et du Roussillon. Ce qui lui valut une cinglante réplique de la part d'Ernest Ferroul : « Monsieur Clemenceau, depuis le commencement de nos manifestations, nous a considérés comme de grands enfants, bons garçons, mais inconscients de leurs actes. Il est de ceux qui pensent que dans le Midi tout finit par des chansons ou des farandoles. Il se trompe grandement, il ne nous connait pas ».

    La répression

    Arrestation du docteur Ferroul, le 19 juin 1907 à 4 h du matin

    Jusqu'alors, les manifestations dominicales s'étaient déroulées dans le calme et la discipline. Elles se voulaient pacifiques. Mais Clemenceau jugea que force devait rester à la loi et pour rétablir l'ordre fit appel à l'armée. Depuis le 17 juin, 22 régiments d’infanterie et 12 régiments de cavalerie occupaient tout le Midi. La gendarmerie reçut alors ordre d’incarcérer les responsables des manifestations.

    Le 19 juin, le docteur Ferroul est arrêté au petit matin à son domicile à Narbonne par le 139e régiment de cuirassiers, et emprisonné à Montpellier. Trois autres membres du comité de défense viticole se livrent aux gendarmes à Argeliers. La nouvelle de l'arrestation programmée de tous les membres du Comité d'Argeliers met le feu aux poudres.

    La foule entrave la progression des gendarmes en se couchant par terre. Narbonne est en état de siège, une manifestation spontanée se crée qui réclame la libération des membres du Comité et crie à la vengeance. Des incidents éclatent durant toute la journée, la sous-préfecture est prise d'assaut, des barricades barrent les rues. Le soir, dans la confusion générale, la cavalerie tire sur la foule. Il y a deux morts, dont un adolescent de 14 ans.

    Dans les départements du Gard, de l'Hérault, de l'Aude et des Pyrénées-Orientales, les conseils municipaux démissionnent collectivement - il y en aura jusqu'à 600 - certains appellent à la grève de l'impôt. La situation devient de plus en plus tendue, les viticulteurs furieux attaquent perceptions, préfectures et sous-préfectures.

    Le lendemain 20 juin, la tension monte encore et le Midi s'embrase. À Perpignan, la préfecture est pillée et incendiée. Le préfet David Dautresme doit se réfugier sur le toit. À Montpellier, la foule se heurte aux forces armées. À Narbonne, l’inspecteur de police Grossot, l'un des auteurs de l’arrestation de Ferroul, est pris à partie et mis à mal par la foule. Pour le dégager, il est donné ordre à la troupe de tirer sur les manifestants. Les coups de feu font cinq morts dont une jeune fille, âgée de 20 ans, Julie (dite Cécile) Bourrel qui se trouvait là par hasard, venue à Narbonne en ce jour de marché. Il y a de plus 33 blessés qui gisent à terre.

    Le 22 juin, à Narbonne, 10000 personnes assistent aux obsèques de Cécile. Cet enterrement fut la dernière grande manifestation du Midi viticole. Entretemps, le Parlement ayant renouvelé sa confiance au gouvernement, L'Humanité de Jaurès constate en cinq colonnes à la une « La Chambre acquitte les massacreurs du Midi ».

    Sortie de crise

    Pourchassé par la police, Marcelin Albert se cache puis se sauve à Paris où il arrive le 22 juin. L'Assemblée nationale, en plein débat sur le projet de loi contre la fraude, refuse de le recevoir. Informé, Georges Clemenceau, accepte de lui accorder une audience. Le président du conseil, le reçoit le 23, place Beauveau en tant que ministre de l'Intérieur.

    Au cours de leur entrevue, il fait promesse de réprimer la fraude si, en contrepartie, Albert retourne dans le Languedoc pour calmer la rébellion. Son interlocuteur accepte même de se constituer prisonnier. Clemenceau lui signe un sauf-conduit pour retourner dans l’Aude et lui remet cent francs pour payer son retour en train. Marcelin Albert a la naïveté d'accepter.

    Le chef du gouvernement va en profiter pour donner sa version aux journalistes de la presse politique en mettant particulièrement en exergue l'histoire du billet de banque. Les quotidiens nationaux en font leurs choux gras et Marcellin Albert du statut de rédempteur passe dès lors à celui de vendu. Le 24 juin, de retour à Narbonne, il tente de convaincre de suspendre le mouvement. Mais l’entretien avec Clemenceau a totalement discrédité Albert aux yeux de ses compagnons. Il manque de se faire lyncher.

    Confédération générale des vignerons du Midi

    Le15 septembre, sort le dernier numéro du Tocsin qui devient le Vendémiaire. La page Marcelin Albert est définitivement tournée. Une semaine plus tard, le 22 septembre, le Comité de Défense Viticole se dissout en se constituant en Confédération générale des vignerons du Midi (CGV). Il se fixe comme mission principale la lutte contre la fraude et la protection des intérêts sociaux et économiques des producteurs. Le premier président de la CGV fut Ernest Ferroul et Élie Bernard fut son Secrétaire Général.

    Depuis le 2 août, tous les dirigeants emprisonnés, membres du comité d’Argeliers, avaient été libérés en signe d'apaisement. Le 5 octobre, les personnes considérées comme les responsables des manifestations et des émeutes sont déclarées passibles de la cour d’assise. Mais de recours en appels, le procès n’aura jamais lieu et tous furent graciés en 1908.

    Ses discours enflammés et sa rudesse vis-à-vis du pouvoir parisien font de lui le personnage emblématique de tout le Midi et le tribun unique de la viticulture méridionale depuis le discrédit d'Albert.

    Il reste au XXIème siècle une personnalité légendaire et vénérée de tout le Midi et de la ville de Narbonne, laissant le souvenir du tribun rouge solidaire des opprimés, de l'élu dévoué pour les vignerons, pour sa ville de Narbonne et pour ses concitoyens, à la forte conviction socialiste. En déférente reconnaissance, dans de nombreuses communes du Midi, une rue, une avenue, un boulevard portent son nom.

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    Aristide Maillol photographié par Alfred Kuhn en 1925

     

    Aristide Maillol, né Aristide Bonaventure Jean Maillol le 8 décembre 1861 à Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Oriantales) où il décéde le 27 septembre 1942, est un peintre, graveur, et sculpteur français. Il est l'avant-dernier d'une fratrie de cinq enfants. Sa mère s'appelait Catherine Rougé et son père, Raphaël Maillol, était négociant en draps. Dès son plus jeune âge, sa tante Lucie se charge de son éducation.

    Il débute sa carrière dans la peinture et s'intéresse très tôt aux arts décoratifs : céramique et tapisserie, avant de se consacrer à la sculpture, vers l'âge de quarante ans.

    Aristide Maillol fut l'un des sculpteurs les plus célèbres de son temps. Son œuvre, silencieuse, fondée sur des formes pleines, élaborées à partir de l'étude du nu féminin et simplifiées jusqu'à l'épure, représente une véritable révolution artistique, anticipant l'abstraction. Sa création a marqué le tournant entre le XIXème et le XXème siècle, inspiré nombre de grands artistes, dont Henry Moore, Arp ou Laurens et trouvé une résonance chez Picasso, Brancusi, et Matisse. L'œuvre de Maillol a suscité les éloges de grands écrivains, tels Octave Mirbeau et André Gide, ou encore les ouvrages d'éminents critiques d'art, tels Waldemar George et John Rewald.

     

    Tombe d'Aristide Maillol, à la métairie de Banyuls-sur-Mer

     

     Statue de Maillol à Saint-Cyprien (photo Jean Josset)

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