Il y a des années qui marquent, 2014 est de celles-là pour la FNAC. Cette année correspond aux 60 ans du lancement de cette enseigne mutualiste et aux 10 ans de la présence de l'enseigne à Perpignan. Dix ans après son ouverture, la Fnac continue à susciter de l'engouement. « Ce que l'on constate, c'est que nous avons de plus en plus d'adhésions », confie Jean-Yves Damblat, directeur du magasin de Perpignan après avoir conduit celui de Monaco. Arrivé en novembre 2013, le jeune homme n'a pas la mémoire des temps de l'ouverture de la Fnac. « L'ouverture à Perpignan, cela correspondait aux souhaits de la Fnac d'ouvrir dans les villes de plus de 100000 habitants. En plus cela permettait de faire revivre un des plus beaux bâtiments de la ville avec près de 2000 m2 d'espace de vente sur trois niveaux ». L'enseigne ne fêtera pas ses dix ans de présence perpignanaise si ce n'est en collant aux actions prévues avec l'anniversaire des 60 ans de création de la Fnac. Une enseigne à laquelle, comme l'ensemble des personnels du magasin, il est extrêmement attaché. « La Fnac, c'est une enseigne pour laquelle on peut avoir une passion ».
Une mutuelle à l'origine
Il y a un esprit particulier qui reste de l'esprit des fondateurs. C'est dans l'ADN de la FNAC, c'est toujours une entreprise sociale. Un peu comme à l'origine où elle était une mutuelle dont l'axe principal était d'offrir de l'aide et du conseil aux gens.
On est capable à la Fnac de conseiller un client sans arrière-pensée. C'est assez rare aujourd'hui. Les vendeurs, sont des conseillers vendeurs. Ils connaissent leurs produits. Le vendeur de BD connaît toutes les BD à la vente. Il y a du travail en amont ». L'enseigne veut aussi jouer la proximité, travailler avec les éditeurs locaux. Elle élargit aussi sa palette de diffusion, avec un nouveau département « Maison et design » où on trouve des produits comme des cafetières.
La Fnac élargit son activité de la sphère culturelle d'origine pour investir d'autres domaines, les produits connectés en particulier. Mais la dimension d'entreprise sociale reste pour les salariés du magasin. Quelques-uns d'entre eux, qui sont là depuis l'ouverture du magasin à Perpignan, insistent : « Travailler à la Fnac c'est un plaisir ». Un plus pour une marque qui reste valorisante pour la ville.
Les 60 ans de la FNAC
En 1954, André Essel et Max Théret, deux militants d'extrême gauche, décident de créer un outil pour les consommateurs. Le 1er mars, les deux jeunes hommes, qui ne veulent surtout devenir commerçants, lancent la Fédération Nationale d'achat des cadres soit la FNAC. Essel et Théret proposent à leurs adhérents des produits culturels moins chers en obtenant des remises chez les producteurs ou des commerçants agréés. Premiers produits vendus par la fédération, les appareils photos. La Fnac dispense alors aux adhérents des conseils sur les appareils. Cette image de conseilleurs plutôt que de vendeurs est restée une des marques de l'enseigne qui a depuis bien évolué quand même. La gamme s'élargit aux disques puis aux livres, avant d'attaquer, dès 1978, les produits informatique. Parisienne à sa création, elle se déploie bientôt en province. La Fnac s'introduit en bourse en 1980, en sort en 1994, est finalement reprise par le groupe Pinault-Printemps-Redoute, le PPR de François Pinault. Les années 2000 marquent les difficultés pour l'entreprise qui, sous la houlette d'Alexandre Bompard, ancien patron d'Europe 1 et arrivé en 2011, commence à se diversifier, dans l'électro-ménager notamment. En 2013, la Fnac quitte PPR et est à nouveau introduite en bourse. De quoi repartir de l'avant pour la belle sexagénaire, dont l'image reste toujours aussi aguichante.