• Balcon sur Serrabone

    Le prieuré mérite à lui seul le déplacement. Cet incontournable chef-d'œuvre de l'art roman constitue un prétexte à une balade sur les crêtes qui le surplombe. Le Canigou domine alors un environnement paisible de moyenne montagne

    Le prieuré de Serrabone

    Nichée dans la vallée du Boulès, agréablement cernée par des forêts de chênes verts, Sainte-Marie de Serrabona (la bonne montagne) est une église fondée au X ou XIème siècle dont la première mention apparaît dans un document daté de 1069.

    Sous l'impulsion d'une communauté de Chanoines augustins, l'église rurale devient prieuré. En 1151 le nouvel édifice est consacré en présence d'évêques et d'abbés. La vie monastique décline progressivement jusqu'au XVIème siècle. Devenu propriété de la cathédrale de Solsona en Espagne, l'édifice échappe à la vente en tant que bien national deux siècles plus tard à la Révolution Française. Il tombe partiellement en ruine.

    Le prieuré repéré par Mérimée

    Mais grâce à l'intérêt porté par plusieurs visiteurs d'influence dont l'écrivain et historien Prosper Mérimée, le prieuré se Serrabone devient l'un des tout premiers « monuments historiques ». A partir de 1836, des premiers travaux de consolidation sont réalises, complétés au XXème siècle par de nombreuses campagnes de restauration. Il est, depuis 1968, propriété du conseil général.

    A ne pas manquer : la tribune

    S'il est un élément particulièrement remarquable, il s'agit de la tribune. Celle-ci divise la nef en deux parties (l'une réservée aux chanoines, l'autre accessible aux fidèles). Elle est considérée comme l'un des plus beaux travaux de sculpture pour l'époque romane en Pays Catalan. La qualité du matériau utilisé, un marbre du Conflent, contribue à magnifier ce chef-d'œuvre non signé réalisé aux alentours de 1150.

    L'itinéraire de la randonnée

    Du parking, un agréable sentier botanique conduit en quelques minutes au prieuré. Avant d'arrivée au prieuré, un sentier part sur la droite. Il se divise quasi immédiatement. On suit l'embranchement de droite signalé par un panneau « les Crêtes » puis « Roca Roja, Col des Arques ». Le sentier s'élève progressivement dans un premier temps en forêt puis dans une zone dégagée. Il finit par déboucher sur une ligne de crête (0h50 – 970 m). A moins de vouloir effectuer une aller-retour jusqu'au pic de Roca Roja (1015 m) sur la droite, on emprunte une sente vers la gauche. Le Canigou domine alors magnifiquement le paysage. On parvient au Col des Arques en environ 25 minutes supplémentaires (1023 m – 1h15). Il est alors possible de prolonger jusqu'au Roca Durena (1201 m), en suivant toujours la même ligne des crêtes. Compter environ 45 minutes supplémentaires aller-retour, pour revenir au Col des Arques, d'où s'amorce la descente. Celle-ci passe par le discret Col de Saleig (885 m) puis le plus marqué Col de l'Aspic (1h50). Une camionnette bleue sert de panneau indicateur. On suit le chemin de gauche en direction de Serrabone (celui de droite mène à Boule d'Amont). Le sentier franchit un cours d'eau (2h20) pour reprendre légèrement de l'altitude et ramener au prieuré de Serrabone (3h00).

    Article paru dans La Semaine du Roussillon





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