• Les mines de la Pinouse

    Le village

    Les mines de la Pinouse

    La mine

    Doublement chargée d'histoire, cette randonnée vous conduit aux anciennes mines de la Pinouse exploitées jusqu'en 1931. C'est également dans ce village devenu fantôme, que fut abattu en 1944, Julien Panchot.

    Plus qu'une randonnée, un quasi-pélerinage. Relativement méconnues, les mines de la Pinouse constituent pourtant, de par leur histoire et leur cadre naturel, un site exceptionnel. Souvent abordées par le col Palomère voici une boucle au départ de Batère qui permet de découvrir ou redécouvrir les lieux.

    Du bâtiment en ruines des mines de Batère (1520m – 0h00) on emprunte la large piste qui part dans un virage en épingle à cheveux. En 5 minutes on passe devant une source puis une bergerie en ruines. Le chemin grimpe ainsi jusqu'au col de la Cirère (1731m – 0h40). Du col, on suit le GR 10 (balisage rouge et blanc) qui descend à l'ouest-nord-ouest. Une pancarte « L'estanyol 1h00 » indique l'itinéraire à suivre. Le chemin en balcon offre une belle vue dégagée sur la vallée. Les mines de la Pinouse se dévoilent, elles aussi, sur la droite (1h20), posées à flanc de montagne. Après avoir poursuivi la descente pendant une petite demi-heure on rencontre une intersection sur la droite. Une pancarte sur laquelle est écrit « ancienne mine de fer de la Pinouse 1h00 » confirme la direction qu'il faudra suivre. Mais en continuant pendant 5 minutes (tout droit puis à gauche une fois arrivé sur la piste), on atteint la maison forestière de l'Estagnol (1479m – 1h40) qui mérite ce petit aller-retour. On revient sur ses pas jusqu'à l'intersection qui conduit aux mines de la Pinouse. Le chemin pas toujours bien tracé poursuit sa descente. Le balisage désormais rouge et jaune n'est pas non plus toujours très présent.

    Le chemin débouche sur une piste (2h10) que l'on emprunte par la droite. Après avoir franchi un cours d'eau, une surprenante carcasse de bus rouillé gît au bord du chemin (2h15). Le sentier grimpe en longeant ce qu'il reste du véhicule sur lequel a d'ailleurs été peinte une marque jaune. L'itinéraire débouche sur la trémie des mines de la Pinouse (2h25). En grimpant au niveau supérieur du site (1360m – 2h30) on découvre les ruines des divers bâtiments, dont le mur au pied duquel fut exécuté Julien Panchot. Une atmosphère étrange se dégage de ce village devenu fantôme. Pour effectuer la boucle on continue de grimper le long des murs les mieux conservés. Le chemin file assez discrètement sur la gauche. Un balisage jaune et une pancarte sur un arbre couché au sol confirment la direction à suivre. La pente se raidit singulièrement. Au sortir de la forêt et après avoir naturellement tourné vers la gauche on atteint un splendide belvédère sur la plaine du Roussillon (3h15), puis le col de Pey (3h25). On longe alors la ligne de crête sud-sud-est qui monte en pente douce jusqu'au Puig Saint Pierre (1791m – 3h25). De ce dôme arrondi on redescend au col de la Cirère (3h30), puis par le même chemin que celui emprunté à l'aller on rejoint le haut des mines de Batère, au terme d'une journée particulièrement riche et concentrée (4h00).

    Le fer des mines de la Pinouse fut extrait de 1904 à 1931. Le site connut ses heures de gloire pendant la guerre 1914-1918. Privée de la Lorraine, la France avait besoin de l'hématite du Canigou. Le village des mineurs compta jusqu'à 600 âmes. Les ruines de la menuiserie, de la boulangerie, de la cantine, des dortoirs, du transformateur électrique et de l'imposante trémie au bas du village sont encore visibles. Grâce à un système de câble, le minerai était d'abord acheminé des mines de la Pinouse à la gare de Rapaloum. Puis deux fois par jour les wagonnets chargés de 75 tonnes transportaient le minerai dans la vallée. La crise économique de 1929 et la reprise d'activité des bassins lorrains eurent raison des mines de la Pinouse en 1931. Le site s'inscrivit également tristement dans l'histoire de la seconde Guerre mondiale. Sur l'un des murs, l’impact des balles ainsi qu'une plaque de marbre rappellent cet épisode tragique. Julien Panchot, résistant, chef du maquis Henri Barbusse, y fut fusillé par les Allemands le 2 août 1944.

    Les mines de la Pinouse

    Plaque commémorative

    Article paru dans la Semaine du Roussillon 


  • CELA VAUT BIEN LA TOUR EIFFEL !!!

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  • François de Fossa

    François de Fossa vers 1840

     

    François de Fossa, né François de Paule Jacques Raymond de Fossa le 31 août 1775 à Perpignan (Roussillon) et mort le 3 juin 1849 à Paris, est un militaire et un compositeur français.

    Biographie

    Fils d'un juriste perpignanais de petite noblesse, il part à 21 ans pour l’Espagne, investi dans une mission volontaire, la « Légion des Pyrénées ». François de Fossa séjourne ainsi au Mexique, alors espagnol, de 1798 à 1803, avec un séjour à Acapulco en 1800. Puis il regagne, en Espagne, un poste de chef de bureau au ministère des Indes. Emprisonné à Grenade lors de l’invasion de l'Espagne par Napoléon I, il repart pour la France en 1814 lors du repli de l’armée française vaincue par les troupes britanniques.

    François de Fossa fut nommé chef de bataillon (commandant) à Molins de Rei, tout près de Barcelone, en 1824, lors de la campagne du Duc d’Angoulême. Il fut décoré par les monarchies espagnole et française, celle de Louis XVIII et Ferdinand VII. La France lui remit les insignes d’officier de la Légion d'honneur, avant qu'il ne participât en 1830 à la prise d’Alger. Enfin, il quitta l’armée en 1844, s’installa à Paris, où il mourut en 1849.

    Compositeur

    Son approche de l’écriture musicale débute à Cadix, puis à Madrid, vers 1808. C’est sous la Restauration française, puis sur la période 1824-1844, en France et en Allemagne qu’il produit et édite sa création. Son style marie le violon, le violoncelle et la guitare. Il traduit en français la méthode de guitare de Dionisio Aguado.

    Redécouverte

    Ce n’est qu’au début des années 1980 que l’œuvre de François de Fossa sort lentement de l'oubli. Actuellement, les compositions pour quatuors, duos et solos de de Fossa sont enregistrées au Japon, en Italie, en Allemagne. L’œuvre de De Fossa, aujourd’hui dispersée, est en cours de reconstitution.

    Article issu de Wikipédia


  • Étienne Arago

    Étienne Vincent Arago, né à Perpignan le 9 février 1802 et mort à Paris le 7 mars 1892, est un dramaturge et homme politique français. Il devint maire de Paris en 1870.

    À la différence de ses trois autres frères, nés à Estagel, Étienne est né à Perpignan. Ses parents, en effet, venaient de quitter le petit village d’Estagel, situé non moins de là, son père, Bonaventure Arago, ayant été nommé directeur de l’Hôtel de la Monnaie à Perpignan. Étienne eut-il un petit regret de cette différence de naissance dans cette fratrie aux si nombreux points communs ? Toujours est-il qu’il prit parfois comme pseudonyme d’auteur de théâtre d'Estagel, par exemple pour Le Rabot et le Cor de chasse. Il eut une enfance heureuse, petit dernier entouré de l’affection des siens. Il commença ses études au collège de Perpignan, dirigé par un ecclésiastique, puis, à 13 ans, il entra à l’Abbaye-école de Sorèze (Tarn), tenue par des Bénédictins. Cet établissement renommé fonctionnait depuis le XVIIème siècle, et il ne ferma ses portes qu’en 1991, après avoir vu passer dans ses murs nombre de futurs généraux, avocats, journalistes, sénateurs, polytechniciens, etc. Étienne fit moins de trois années scolaires dans cette institution. Son père, en effet, nommé sous le Consulat, fut révoqué pendant la Restauration, et sa famille n’eut plus les moyens de supporter les frais de scolarité. Grâce à l’appui de son frère aîné, François Arago, Étienne entre alors comme préparateur de chimie à l’École polytechnique, connue par son républicanisme et par l'activisme de ses étudiants. Il y rencontre notamment Auguste Comte et Eugène Cavaignac, auprès de qui il forme ses goûts et convictions politiques républicaines, qu'il conservera toute sa vie. Il s'initie à la Charbonnerie (mouvement initiatique et secret), et en devient un militant si actif qu'il doit quitter Polytechnique. C'est la première fois qu’on lui fait payer son engagement politique, et ce ne sera pas la dernière. Il participe à l'évasion de Joseph Mérilhou, enfermé à la prison de Perpignan, et assiste à l’exécution des quatre sergents de la Rochelle le 21 septembre 1822, avant de rejoindre l’Espagne, pour y soutenir les opposants à l’expédition du duc d'Angoulême.

    À côté de la politique, Étienne Arago avait une seconde passion : celle d’écrire. À Paris, il avait rencontré plusieurs écrivains, dont Honoré de Balzac. L’un et l’autre se posaient la même question : pour se faire un nom, ou, plus généreusement, pour être utile à la société, quel chemin choisir, la littérature ou la politique ? En 1822, ils décidèrent d’écrire en collaboration, mais leur ouvrage commun, L'Héritière de Birague, dans la veine gothique du moment, connut si peu de succès qu’ils ne renouvelèrent pas l’expérience. Après quelques années de tâtonnements, Balzac trouva une réponse à cette interrogation : il choisit définitivement la littérature. Étienne Arago, lui, oscillera toute sa vie dans cette alternative. Il se tourna un moment vers le journalisme, qui aurait pu constituer une synthèse de ses deux passions. Avec un ami, Maurice Alhoy, il fonda le journal Le Figaro. Mais l’affaire marchait mal, et ils la cédèrent quelques semaines plus tard à un autre ami, Auguste Lepoitevin, dit Lepoitevin Saint-Alme ou Lepoitevin de Lègreville, qui fit de cette feuille hebdomadaire un des premiers journaux de son temps. Arago fit représenter dès 1823 des pièces de théâtre, généralement des vaudevilles, des comédies ou des mélodrames, écrites le plus souvent en collaboration, notamment avec les deux amis cités précédemment ou avec Varin, Desvergers, Emmanuel Théaulon, etc. Ces œuvres, pour la plupart, trouvèrent le succès, et il est curieux de constater que ce républicain militant, actif et intransigeant était aussi un homme d’esprit capable de briller dans ces genres théâtraux légers. Ce dualisme exista longtemps, puisqu’il écrivit régulièrement pour le théâtre jusqu’en 1847 sans jamais renier ses convictions politiques. En 1829, il obtint la direction du Théatre du Vaudeville. Mais cette fonction ne l’enrichit pas, bien au contraire. Ce théâtre connut des saisons médiocres jusqu’en juillet 1838 où il fut détruit par un incendie. En 1839, les actionnaires mécontents renvoyèrent le directeur avec un passif de 250000 francs. Étienne Arago parvint avec le temps (plus de 30 ans !) et de constants sacrifices à régler peu à peu tous ses créanciers, et à être pleinement réhabilité de cette faillite.

    À côté de ses occupations littéraires et théâtrales, Étienne Arago poursuivait ses activités politiques, parfois de façon spectaculaire. En juillet 1830, il fit fermer son théâtre du Vaudeville et distribuer sur les barricades les armes qui y étaient en réserve. En tant qu’aide de camp de Lafayette, il participa activement à ces journées dites les Trois Glorieuses, qui conduisirent à la chute des Bourbons. Un peu plus tard, compromis dans les insurrections républicaines de 1832 et 1834, il se cacha en Vendée pour se soustraire à la police après la défaite des républicains de juin 1834. L’année suivante il aida à l’évasion de certains détenus politiques de la prison Sainte-Pélagie (Paris 5ème arrondissement). En 1847, il fit représenter au Théatre-Français une comédie en vers, Les Aristocraties, écrite seul, où il expose avec esprit ses idées républicaines. Ce sera la dernière ; dorénavant, il jettera toutes ses forces dans les combats politiques. En février 1848, il se retrouva en armes sur les barricades aux postes les plus exposés. Le 24 février, le jour de l’abdication de Louis-Philippe, il réussit à prendre l’Hôtel des Postes et s’installa à la place du directeur. Un gouvernement provisoire fut formé, dans lequel figurait son frère François Arago aux côtés de Lamartine et Ledru-Rollin. Il fut confirmé dans ses fonctions de directeur général des Postes. Il en démissionna en décembre 1848 lors de l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République. Mais c’est sous sa brève administration que l’usage des timbres-poste fut décidé et mis en place dans le pays. Élu en avril 1848 à l’Assemblée Constituante, tout comme son frère François et son neveu Emmanuel, il s’opposa, ensuite, très vivement à la politique du Prince président. En juin 1849, aux côtés de Ledru-Rollin, il fut l’une des têtes de la manifestation montagnarde, et pour ce fait la Haute-Cour de Versailles le condamna à la déportation et à la saisie de ses biens. Il put se réfugier à temps en Belgique, où il fut assigné à résidence à Spa. Ce n’est que 10 ans plus tard, à la signature du décret d’amnistie des proscrits républicains de 1859 qu’il rentra enfin en France.

    Il renonça un moment aux luttes politiques, se consacrant à la production littéraire : Une voix en exilLes Postes en 1848, etc. Il écrivit également pour les journaux sous le pseudonyme de Jules Ferney. Les événements de 1870 lui rendirent un rôle. Avec les parlementaires, il s’opposa à la Régence de l'Impératrice Eugénie : le peuple de Paris l’acclama et en fit son maire, sur proposition de Léon Gambetta, le 4 septembre 1870, quelques jours avant le terrible siège de la ville par les troupes allemandes. Il sut mener à bien cette tâche difficile dans cette situation d'exception. Mais il ne fut, pour Paris, qu’un maire bien passager. En effet, en novembre des élections municipales furent organisées, mais n’étant pas candidat à sa propre succession, car il estimait qu’un maire non élu, simplement choisi par acclamation, n’a pas une reconnaissance officielle, il démissionna le 15 novembre 1870. Élu des Pyrénées-Orientales, il démissionna aussi, le 8 février 1871, en raison de missions diplomatiques importantes en Italie. À la fin de sa vie, passionné alors par les arts, Étienne fut nommé par Jules Ferry conservateur du Musée du Luxembourg. Il le resta jusqu’à sa mort le 6 mars 1892, à l'âge de 90 ans. Il est enterré à Paris au Cimetière du Montparnasse (Xème division).

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  • Augustin-Joseph de Mailly

    Augustin-Joseph de Mailly

    Augustin-Joseph de Mailly (5 avril 1708 à Villaines-sous-Lucé (Sarthe) – 25 mars 1794 à Arras (Pas-de-Calais), marquis d'Harcourt et baron de Saint-Amand, est un officier général français qui atteint le grade de maréchal de France (1783). Il est chargé de la défense du palais des Tuileries lors de la journée du 10 août 1792.

     

    Sa famille

    Augustin-Joseph de Mailly est l’héritier de l'une des plus anciennes familles de la noblesse du royaume, la Maison de Mailly. Il est le fils de Joseph de Mailly (1677-1755), marquis d'Harcourt, seigneur d'Assigny, de Guillencourt, de Brunvil, de Bivil, de Villedieu, de Cany, de Saint-Michel-d'Halescourt et Grumesnil, baron de Saint-Amand. Dans sa jeunesse, il a été page de la Petite-Écurie du roi (1691). Sa mère, Louise-Madeleine-Josèphe de La Rivière, est dame de La Roche-de-Vaux-Corbuon et du Bois-de-Macquessy, de Requeil, de Flacé et d'Estival.

     

    Les débuts de sa carrière militaire

    Mailly est d’abord un militaire. Il est mousquetaire en 1726, enseigne dans le Régimentde Mailly-Infanterie en 1726 , il est guidon de la compagnie des gendarmes de la Reine. Le 18 mars 1728, il devient capitaine des gendarmes écossais. Le capitaine de Mailly fait les campagnes de Westphalie, de Bohême et de Flandre. Il est lieutenant-colonel de la compagnie des gendarmes de la Reine en mars 1733, puis Sous-Lieutenant de la compagnie des chevau-légers de Berri, avec rang de Mestre de camp de la cavalerie en mars 1734.

    Ses exploits lui valent en 1740 la croix de Saint-Louis, à l’âge de 32 ans, ce qui est exceptionnel. En janvier 1742, Augustin-Joseph de Mailly est nommé capitaine-lieutenant de la compagnie des gendarmes écossais, sur la démission du comte de Rubempré, puis il a le grade de brigadier des armées du roi, en février.

    Après la campagne de Bohême à Weissembourg, en 1744, il charge, à la tête de 150 gendarmes, un corps de cavalerie et d'infanterie qui avait culbuté deux régiments français, et le force à la retraite. Une pension de 3000 livres lui est accordée pour cette action brillante.

    Il est fait maréchal de camp, le 16 août 1745, en Flandre, sans avoir d'expérience du commandement de grandes unités. Il participe à la guerre de Succession d'Autriche aux côtés du chevalier de Belle-Isle et concourt à préserver la Provence de l'invasion étrangère. Il continue de se signaler, surtout à la bataille de Pavie (1745) où, séparé de l'armée française, il la rejoint en perçant un corps considérable de cavalerie ennemi auquel il enlève 4 canons et 150 prisonniers.

    Il passe ensuite en Italie, où, après la bataille de Plaisance (1746) et le combat du Tidon, il est chargé de l'inspection de la cavalerie. Le roi lui donne le gouvernement d'Abeville, le crée lieutenant-général de ses armées, en mai 1748. Il est inspecteur général de la cavalerie et des dragons en mars 1749.

     

    Commandant en chef en Roussillon

    Mailly devient commandant en chef en Roussillon en 1749. Mailly commence, après la paix avec l'Espagne, à négocier les rectifications de frontières. Il conclut  avec l'Espagne, en 1750, un traité particulier qui fixe les limites des deux royaumes. Rénovateur de l’urbanisme de la ville, il fonde le premier théâtre du Roussillon dans les locaux de la Loge. Une académie militaire, à l’initiative du futur maréchal de Mailly, agissant pour le roi, est créé pour former de jeunes nobles au service du roi le 15 juin 1751.

    En bon franc-maçon du XVIIIème siècle, vecteur de la pensée des Lumières, il rénove l'université, entre 1760 et 1763, et fait bâtir de nouveaux bâtiments à Perpignan pour pallier la ruine de l'ancienne.

     

    Port-Vendres et disgrâce

    Louis XVI, véritable restaurateur de la marine de guerre et commerciale française, confie au général de Mailly l'installation d'un port puissant et fortifié qui, soit capable d’assurer enfin un trafic régulier avec l'Europe entière, de l'Espagne à la Suède, d'Écosse à l'Italie, de la côte catalane à l'Orient et aux ports barbaresques, voire jusqu'aux Indes lointaines et jusqu'aux Amériques.

    Mailly fonde Port-Vendres qu’il veut comme Perpignan la représentation idéale d’une ville maçonnique. Il y fait construire un port profond et à l'abri des vents. Outre le port moderne, en 15 années (1770-1785), il complète la ville, trace et perce quelques petites rues, construit de nouvelles habitations sur un plan uniforme, rectifie des alignements, construit des quais et des débarcadères commodes. Pour marquer d'un symbole la naissance de Port-Vendres, Louis XVI permet à la province de faire ériger à sa gloire le premier monument élevé en France en son honneur, l'obélisque de Port-Vendres.

    Le 2 octobre 1753, le maréchal de Noailles, en querelle avec Mailly, réussit à le faire révoquer de son commandement.

    En novembre 1753, Jean-Baptiste de Machault d'Arnouville, obtient du roi l'exil de Mailly. Le 1er mars 1754 le roi casse le comte de Mailly d'Haucourt pour avoir trop répandu son mémoire que René Louis de Voyer de Paulmy d'Argenson juge apologique. Mailly doit rentrer dans ses terres. Sa maîtresse, la marquise de Blanes et son mari, se répandaient en discours contre le gouvernement. Ils sont proscrits eux-aussi.

    La disgrâce de Mailly dure peu, car il est chargé d'aller en Espagne complimenter, de la part du roi, l'Infante Marie-Thérèse-Raphaëlle de Bourbon.

     

    Guerre de Sept Ans

    Pendant la guerre de Sept Ans, Joseph-Augustin de Mailly passe aux armées d'Allemagne. Il se trouve à la bataille de Hastenbeck (27 juillet 1757) et est blessé à la tête d'un coup de sabre. Il est fait prisonnier, par suite de sa blessure qui l'a laissé sans connaissance à la bataille de Rossbach la même année.

    Frédéric de Prusse, le despote éclairé, dont le comte de Mailly est le prisonnier de guerre, est son ami. Il n’est libéré qu’au bout de deux ans. Pour le remercier de ses services, ses terres de Rainerai, Esclainvilliers, Mongival, Sotteville, etc. sont unies et érigées en comté de Mailly, par lettres-patentes données au mois de janvier 1744.

    Quand Mailly recouvre sa liberté, il rejoint encore l'armée et fait avec succès les campagnes d'Allemagne de 1760, 1761, 1762. La paix revient et met un terme à ses travaux militaires. Il reprend son commandement du Roussillon. En 1771, il est nommé directeur-général des camps et armées des Pyrénées et des côtes de la Méditerranée. Louis XVI roi le nomme chevalier de ses ordres et le crée, en 1783, maréchal de France. Le maréchal de Mailly est membre de l'Académie des Sciences, et  des Lettres et des Arts d'Amiens.

     

    La journée du 10 août 1792

    .Augustin-Joseph de Mailly

    Louis XVI traversant les rangs des troupes défendant le palais des Tuileries avec Augustin-Joseph de Mailly, maréchal de France, avant les combats de la journée du 10 août 1792 (par Yan Dargent).

    Couvert de gloire et de blessures dans toutes les guerres, le vieux maréchal a 81 ans en 1789. Le maréchal de Mailly refuse d'émigrer ; l'idée d'un roi abandonné à Paris sans clergé et sans noblesse est pour lui une absurdité révoltante. En 1790, Louis XVI lui donne le commandement d'une des quatre armées décrétées par l'assemblée nationale et celui des 14ème et 15ème divisions militaires. Mais l'assemblée ayant exigé un serment civique, le maréchal de Mailly donne sa démission.

    Le 9 août, quand il apprend les dangers qui environnent la famille royale, il se rend aux palais des Tuileries. Il se voit confier par le roi le commandement des troupes qui défendront les Tuileries le lendemain, le 10 août 1792.. Lors de l'attaque, la défense est balayée, et Mailly échappe au massacre et reçoit de l'aide pour s'enfuir.

     

    Ses arrestations et son exécution

    Le maréchal est cependant dénoncé puis arrêté peu de jours après sa fuite et conduit devant la section, qui veut l'envoyer à la prison de l'Abbaye. Son passé, son âge et ses idées généreuses du temps des Lumières, font qu’un commissaire réussit à s’y opposer. Le maréchal échappe donc de peu aux massacres de Septembre dans cette prison.

    Il se réfugie avec sa famille dans leur château de Mareuil-Caubert, près d’Abbeville. Le représentant du peuple André Dumont, le fait jeter en prison, le 26 septembre 1793. Il est rejoint par sa femme, et ils restent enfermés dans la citadelle de Doullens  pendant quatre mois. Joseph Lebon, autre représentant du peuple, l'envoie à l'échafaud à Arras. À l'âge de quatre-vingt-sept ans, ce vieillard a la force de s'écrier, en fixant l'instrument de sa mort : Vive le roi ! Je le dis comme mes ancêtres.

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